Le projet OGLE : la plus vaste étude du ciel
Le projet OGLE (Optical Gravitational Lensing Experiment) apporte de nouvelles découvertes scientifiques de classe mondiale et trace de nouvelles directions de recherche dans l’astronomie moderne. Cette étude du ciel à grande échelle, une des plus vastes au monde, est dirigée par le professeur Andrzej Udalski.
La découverte de plus de 80 planètes extrasolaires, d’un million d’étoiles variables et d’un des plus grands objets du Système solaire – voilà seulement une partie des succès remportés par les astronomes de l’Observatoire Astronomique de l’Université de Varsovie dans le cadre du projet OGLE, le plus grand projet d’observation réalisé en Pologne depuis 27 ans.
Les observations sont effectuées à l’aide d’un télescope photométrique de 1,3 m de diamètre, et d’une puissante caméra mosaïque composée de 32 détecteurs CCD, depuis l’Observatoire de Las Campanas au Chili, l’un des meilleurs sites d’observation sur notre planète.
« Nous observons de grandes étendues du ciel et nous analysons surtout les fluctuations de la luminosité des objets, à partir desquelles nous pouvons déduire qu’il s’y passe quelque chose d’intéressant. À l’heure actuelle, nous observons plus de deux milliards d’étoiles, ce qui en fait une des plus grandes bases de données au monde. Et nous les observons sans arrêt depuis de nombreuses années », explique Andrzej Udalski.
La découverte des premiers phénomènes de microlentilles gravitationnelles
Grâce aux observations, il est possible d’analyser les variations de luminosité des objets dans le temps. Ceci est lié à un des objectifs majeurs du projet, à savoir la détection des phénomènes de microlentilles gravitationnelles que le projet OGLE a été le premier à découvrir. « Ce sont des phénomènes extrêmement rares. Il s’agit d’une focalisation de la lumière émise par une des étoiles de notre Voie lactée par un objet qui s’intercale entre cette étoile et l’observateur. Ceci permet d’évaluer la masse de la lentille », précise Andrzej Udalski. Mentionné déjà par Albert Einstein, ce phénomène a été introduit dans l’astrophysique moderne dans les années 1980 par le remarquable astrophysicien, le professeur Bohdan Paczyński.
À la recherche des objets lointains et proches
Les microlentilles ont été utilisées entre autres pour étudier la matière noire dans la Voie lactée. De plus, elles ont aussi contribué à la recherche des planètes extrasolaires. C’est actuellement l’un des outils de base utilisés pour les détecter, car il permet de trouver des objets très éloignés. La deuxième méthode fondamentale de détection des systèmes planétaires éloignés est celle des transits, également mise au point par les astronomes polonais du projet OGLE. Grâce à ces deux méthodes, plus de 80 exoplanètes ont déjà été découvertes dans la cadre de ce projet.
Les astronomes du projet OGLE ont complété la plus grande collection d’étoiles variables qui compte environ un million d’objets. En outre, ils découvrent régulièrement des objets explosifs (étoiles nouvelles, nouvelles naines ou supernovas spécifiques), et analysent aussi les quasars. Les chercheurs du projet OGLE s’intéressent également aux objets situés plus près de la Terre : ils ont découvert notamment un des plus grands objets de notre système solaire, qui compte 470 km de diamètre et qu’ils ont nommé Dziewanna (de Devana, déesse slave de la nature sauvage, des forêts et de la chasse).
La coopération internationale est incontournable
« Nos recherches sur la microlentille gravitationnelle nécessitent une coopération internationale, car ces phénomènes sont uniques et, à nous seuls, il ne nous serait pas possible de faire des observations 24 heures sur 24 », explique Andrzej Udalski. C’est pourquoi les scientifiques échangent leurs informations avec des astronomes basés aux États-Unis, en Australie, en Nouvelle Zélande ou au Japon. Les bases de données du projet OGLE sont ouvertes aux astronomes du monde entier, afin qu’ils soient en mesure de faire de nouvelles découvertes.
Les chercheurs du groupe OGLE ont publié plus de 550 articles de recherche, dont plus d’une douzaine dans Nature et Science.
Observatoire Astronomique de L’Université de Varsovie.