La chimiothérapie sera-t-elle efficace chez un patient particulier ? Les scientifiques de l’Université de Łódź ont élaboré des tests qui permettent de répondre à cette question.

 La chimiothérapie est une méthode qu’on utilise communément dans le traitement de divers types de tumeurs. Mais parfois, un problème apparaît : elle n’apporte pas les effets attendus. Ceci est dû au fait que chez certains malades, il y a une résistance médicamenteuse acquise ou innée, ce qui signifie que les médicaments qu’ils reçoivent dans le cocktail chimique cessent de détruire les cellules cancéreuses. La cause principale de ce phénomène réside dans l’augmentation du nombre des transporteurs multidrogues, à savoir des protéines du type ABC qui éliminent les médicaments des cellules.

Les transporteurs clés

Les scientifiques du Département de biophysique moléculaire de la Faculté de biologie et de protection de l’environnement à l’Université de Łódź ont décidé d’examiner ce phénomène dans le cadre du projet « TESTOPLEK : Le rôle des transporteurs de résistance multi-médicamenteuse en pharmacocinétique et toxicologie – tests in vitro dans la pratique pharmaceutique et clinique »« Notre objectif principal consistait à élaborer des tests qui pourraient indiquer à quel transporteur nous avons affaire et, par conséquent, si on peut utiliser chez le patient telle ou telle thérapie, ou bien, si elle ne s’avère pas efficace, chercher un autre traitement », explique le professeur Grzegorz Bartosz, directeur du projet.

Le plus grand défi pour les chercheurs était lié au fait que lesdites protéines ABC ont une faible spécificité, c’est-à-dire qu’elles sont capables de transporter une large gamme de composés. De plus, les transporteurs en question sont normalement produits chez l’homme par certaines cellules saines, et leur rôle consiste à protéger une partie spécifique de notre corps, par exemple notre cerveau ou le fœtus humain en voie de développement, de l’impact nocif des substances toxiques. Et ce n’est que dans les cellules cancéreuses que leur niveau augmente. « C’est pourquoi il ne suffit pas toujours de constater la présence des protéines de ce groupe. Pour que le patient survive, il est essentiel de savoir si cette protéine est pleinement active », dit Grzegorz Bartosz.

 

Les résultats du projet

Le projet TESTOPLEK, qui est déjà achevé, a apporté plusieurs résultats. Les chercheurs ont élaboré, entre autres, de nouvelles méthodes pour évaluer l’impact des protéines responsables de la résistance multi-médicamenteuse. Ils ont créé une biobanque qui rassemble plus de 12 000 échantillons de matériel génétique provenant des habitants de Pologne. Les scientifiques ont développé une nouvelle méthode pour déterminer le sexe et la couleur des cheveux, qui peut être utilisée par exemple dans la criminalistique, ainsi qu’une méthode d’identification des levures pathogènes résistantes aux médicaments. Et, ce qui est le plus important, les chercheurs ont réussi à élaborer deux tests qui permettent de mesurer le niveau d’activité des transporteurs ABC dans un fragment de tissu. Cela pourrait permettre de lancer des tests de diagnostic. Les responsables du Département sont actuellement à la recherche d’un associé qui pourrait commercialiser l’invention pour qu’elle puisse servir en tant que tests de diagnostic applicables dans la pratique médicale. « Nous avons les bases théoriques, nous avons les procédures de validation, nous avons aussi une protection par brevet pour notre technologie. Nous pouvons concéder une licence à l’entreprise qui s’engagerait à produire les tests », dit Grzegorz Bartosz.

 

Université de Łódź

Faculté de biologie et de protection de l’environnement.

biol.uni.lodz.pl/en

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